Introduction à la retraite d’un auto-entrepreneur
Le régime de l’auto-entrepreneur, appelé également micro-entrepreneur, séduit de plus en plus de travailleurs indépendants en raison de sa simplicité administrative et fiscale. Cependant, il est important de bien comprendre les spécificités de ce régime en matière de retraite pour éviter toute mauvaise surprise. Dans cet article, nous allons détailler les différents aspects liés à la retraite d’un auto-entrepreneur, des cotisations obligatoires aux dispositifs facultatifs.
Les cotisations retraite obligatoires pour un auto-entrepreneur
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes affilié à la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Ainsi, vous devez cotiser pour votre retraite de base et votre retraite complémentaire. Ces cotisations sont calculées en fonction de votre chiffre d’affaires.
La retraite de base
La retraite de base est gérée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) ou la Sécurité sociale pour les indépendants (SSI), selon votre activité. Les cotisations pour la retraite de base représentent un certain pourcentage de votre chiffre d’affaires :
- 12,8% pour les activités commerciales,
- 22% pour les activités artisanales et libérales.
La retraite complémentaire
La retraite complémentaire est gérée par l’Association pour le régime de retraite complémentaire des indépendants (IRCEC) pour les professions libérales, et par la Sécurité sociale des indépendants (SSI) pour les autres activités. Les cotisations pour la retraite complémentaire représentent un pourcentage de votre chiffre d’affaires qui varie en fonction de votre activité :
- 0,9% pour les activités commerciales,
- 1,6% pour les activités artisanales,
- 4% à 8% selon les sections professionnelles pour les professions libérales.
Il est important de noter que ces cotisations retraite sont déductibles du revenu imposable.
Le calcul des droits à la retraite pour un auto-entrepreneur
Le montant de votre retraite sera calculé en fonction du nombre de trimestres validés et du revenu annuel moyen.
Validation des trimestres
Les auto-entrepreneurs valident des trimestres de retraite en fonction de leur chiffre d’affaires. Ainsi, plus votre chiffre d’affaires est élevé, plus vous validez rapidement des trimestres. Voici les seuils de chiffre d’affaires permettant de valider des trimestres :
- Pour les activités commerciales : 1 trimestre validé pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 20% du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS), 2 trimestres pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 40% du PASS, 3 trimestres pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 60% du PASS et 4 trimestres pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 80% du PASS.
- Pour les activités artisanales et libérales : 1 trimestre validé pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 25% du PASS, 2 trimestres pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 50% du PASS, 3 trimestres pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 75% du PASS et 4 trimestres pour un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 100% du PASS.
Revenu annuel moyen et calcul de la retraite
Le montant de votre retraite de base sera calculé en fonction du revenu annuel moyen (RAM) sur vos 25 meilleures années d’activité. Pour obtenir le montant annuel de votre retraite de base, il faut multiplier le RAM par le taux de liquidation (50% au maximum) et le nombre de trimestres validés.
La retraite complémentaire, quant à elle, est calculée en fonction des points acquis durant votre carrière. Chaque cotisation vous permet d’acquérir des points, dont la valeur est déterminée chaque année par les caisses de retraite. Le montant annuel de votre retraite complémentaire sera donc égal à la somme des points acquis multipliée par la valeur du point.
Les dispositifs facultatifs pour améliorer sa retraite d’auto-entrepreneur
En tant qu’auto-entrepreneur, vous pouvez également mettre en place des dispositifs facultatifs pour améliorer votre retraite.
Les contrats Madelin
Le contrat Madelin est un dispositif d’épargne-retraite réservé aux travailleurs non salariés (TNS), dont les auto-entrepreneurs. Il permet de se constituer une retraite supplémentaire tout en bénéficiant d’avantages fiscaux sur les cotisations versées. Ainsi, les cotisations sont déductibles du revenu imposable dans la limite d’un plafond. De plus, les rentes perçues lors de la liquidation de la retraite sont soumises à l’impôt sur le revenu.
Le plan d’épargne retraite (PER)
Le plan d’épargne retraite (PER) est un produit d’épargne accessible à tous, salariés ou indépendants. Il permet de se constituer une épargne retraite, qui sera versée sous forme de rente ou de capital au moment de la liquidation de la retraite. Les sommes versées sur un PER sont également déductibles du revenu imposable, dans la limite d’un plafond fixé par la loi.
Conclusion : préparer sa retraite en tant qu’auto-entrepreneur
La retraite d’un auto-entrepreneur ne s’improvise pas. Il convient de bien comprendre les spécificités du régime et de prendre les mesures nécessaires pour garantir un niveau de vie satisfaisant à la retraite. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des organismes compétents et à mettre en place des dispositifs d’épargne-retraite pour compléter vos droits acquis au titre de la retraite de base et de la retraite complémentaire.
En résumé, voici les points clés à retenir concernant la retraite d’un auto-entrepreneur :
- Les cotisations retraite sont obligatoires et calculées en fonction du chiffre d’affaires.
- La validation des trimestres dépend du chiffre d’affaires réalisé.
- Le montant de la retraite dépend notamment du revenu annuel moyen sur les 25 meilleures années d’activité.
- Il est possible de mettre en place des dispositifs facultatifs, tels que les contrats Madelin ou le plan d’épargne retraite, pour améliorer sa retraite.
